Viva cité !

Il ne se passe pas une semaine sans que les règlements de compte liés au trafic de drogue à Marseille n’alimentent la rubrique «faits divers» des journaux. La Busserine, dans le 14e arrondissement, n’échappe pas à cette réputation médiatique sulfureuse. Pourtant, la violence subie au quotidien par ceux qui y vivent est ailleurs et moins spectaculaire : dans le nettoyage mal effectué du quartier, dans la raréfaction des services publics, dans l’insalubrité des logements et l’inaction des bailleurs, dans l’absence de la police. Se sentant complètement abandonnés par l’Etat, des habitants et des acteurs associatifs se sont unis en collectif et luttent sans relâche pour faire respecter leurs droits. Face à l’incurie des pouvoirs publics, ils choisissent aussi l’humour et la dérision comme exutoire. Sous forme de saynètes de fiction qu’ils ont imaginé, ils rejouent des moments de leur vie. Loin des sirènes médiatiques et des opportunismes politiques, une autre réalité se dessine alors, celle d’habitants solidaires et résistants à la fatalité et au mépris.