Hommage à Lionel Soukaz

Quelques mois après sa disparition, le Gyptis et le FIDMarseille rendent hommage au réalisateur, à travers une sélection de trois films, qui aura marqué le cinéma expérimental et la lutte contre le VIH/Sida.

• la quatrième partie de RACE D’EP 4 – ROYAL OPERA Documentaire / 1979

Race d’Ep! propose un voyage dans le siècle en quatre temps. Quatre histoires autour des archétypes de l’inconscient gay. « 1900 : Le Temps de la pose », un ancien modèle évoque le souvenir d’un riche baron allemand photographiant de jeunes éphèbes dénudés. « 1930, Berlin : Des années folles » à l’extermination, le récit de la secrétaire lesbienne du Dr Magnus Hirschfeld, fondateur de l’institut de sexologie. L’étape suivante,« 1960, Sweet sixteen in the sixties », nous plonge dans un Éden hippie pour « jeunes-hommes-fleurs ». Enfin, avec « Royal Opéra », on suit les déambulations de deux hommes sur les berges de la Seine pour une nuit de drague dans le Paris des années 70.

• IXE Drame / 1980

« Ixe (…) est un film implosé, crucifié. Conçu pour être projeté sur quatre écrans simultanément, X est un écartèlement : aux quatre points cardinaux, aux quatre extrémités de la croix, la guerre, le sexe, la religion et la drogue. Le jeu des superpositions, des glissements des éclairs à peine mémorisés par l’œil comme des savantes répétitions de thèmes, nous fait souvenir que le sexe est aussi la guerre des corps et le pape, la drogue du peuple. Et, à travers l’histoire de ce jeune homme qui se pique pour éprouver toute l’horreur du monde face à sa télé, que la piquouse est bien le lieu géométrique subjectif des monstres de l’inconscient moderne. » 
(Guy Hocquenghem, CrucifiX, 1980)

• CAROTTAGE (co-réalisé avec Stéphane Gérard et Powers) Documentaire / 2013

Lionel Soukaz revient fouiller son vaste Journal Annales comme s’il s’agissait d’un terrain géologique, extrayant une histoire condensée de deux décennies de luttes politiques et culturelles et renforçant l’importance de ce projet d’archives en combustion constante.